Le 15 mars 2011 marque le début de la guerre en Syrie. Six ans plus tard, le bilan est affreusement lourd : plus de 500 000 morts et environ 5 millions de déplacés. Un conflit qui met plusieurs acteurs sur le terrain et qui reste très complexe même après toutes ces années. Coalitions, crise des réfugiés, affrontements des forces armées, puissances étrangères… Comment mieux comprendre le conflit syrien ? Le point sur la Syrie, ce pays à feu et à sang depuis bien trop longtemps !
Sommaire
L’origine de la guerre en Syrie
Au printemps arabe 2011, la guerre civile éclate en Syrie. Cette guérilla prend naissance suite aux manifestations des opposants contre le dirigeant Bachar Al-Assad. Des mouvements qui revendiquent la démocratie et qui malheureusement se résument à des conflits armés entre deux camps, à savoir les pro-Assad et les rebelles. Ont rejoint le combat des mouvements islamistes et djihadistes ainsi que d’autres acteurs extérieurs. Pour eux, c’était l’occasion rêvée de prendre à leur tour les armes et de s’emparer du pouvoir. On peut résumer l’origine de la guerre syrienne à une révolution pacifique menée par un peuple contre l’autoritarisme.
Les combattants et forces qui s’opposent
Plusieurs acteurs sont mêlés au combat syrien. Il y a les pro-Assad qui défendent totalement le régime mis en place en Syrie. Il y a les rebelles qui luttent pour la démocratie, pour un gouvernement moins despotique. Il y a les Kurdes, au nord, qui militent pour l’indépendance du Kurdistan. Et enfin, il y a les islamistes et les djihadistes, comme les mouvements Jabhat al Nosra, Jaish al Fatah et Daesh (État islamique). Sans pour autant être d’accord entre eux, ces derniers ne souhaitent qu’une chose : accaparer le pouvoir. L’EI est parvenu à s’autofinancer grâce à sa conquête de territoires riches en vestiges archéologiques, en produits agricoles et bien évidemment, en pétrole.
Les pays impliqués et engagés
Le combat en Syrie peut être comparé à une nouvelle guerre mondiale. De près ou de loin, de nombreux pays y sont impliqués et engagés. Une coalition contre Daesh a été montée et regroupe plusieurs pays. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni affirment leur volonté de soutenir l’opposition syrienne et le départ de Bachar Al-Assad. Cette coalition se bat également contre l’État islamique, et donc contre Daesh. La Turquie fait également partie de la coalition, mais reste contre les forces kurdes. Quant à la Russie et l’Iran, ils sont totalement contre Daesh, mais soutiennent Bachar Al-Assad. Du côté de l’Arabie saoudite et le Qatar, on note des disparités au niveau des combats.
Les deux pays défendent l’opposition syrienne contre Bachar, mais ne sont aucunement impliqués dans les combats contre Daesh.
À savoir qu’en décembre 2015, l’Arabie Saoudite a présenté une coalition islamique contre le terrorisme et donc contre Daesh en Syrie. Celle-ci regroupe 34 pays, dont la Turquie, le Pakistan, le Sénégal et l’Égypte.
L’arrêt du recensement et le bilan
Jusqu’à janvier 2014, l’ONU pour les Droits de l’Homme réalisait le recensement des victimes de ce conflit syrien. Une évaluation qu’ils ont dû arrêter en raison des difficultés qui se sont présentées. L’accès au terrain devenait très scabreux. Le recensement a donc été repris par l’ONG le Centre syrien pour la recherche politique (SCPR). Selon les statistiques, plus de 470 000 personnes ont trouvé la mort en Syrie depuis le début de la guerre en 2011. Plus de 11,5% de la population a été tuée ou blessée et 70 000 personnes ont péri à cause du manque de nourriture, d’eau potable et de médicaments.
Parmi ces 470 000 personnes, 13 000 ont été victimes de torture avant d’y laisser la vie. En tout, 178 hôpitaux ont été détruits. Les pertes économiques liées au conflit correspondent à environ 225 milliards d’euros. Sur les 10,5 millions d’enfants syriens, 8,4 millions sont affectés par le conflit et 2,8 millions ne sont pas scolarisés. Enfin, le bilan indique aussi que l’âge de l’espérance de vie en Syrie en 2015 est passé de 70 ans à 55 ans. Il faut le dire : la situation en Syrie est désastreuse et surtout gravissime.
La crise et l’accueil des réfugiés
Le conflit syrien a déclenché une crise massive. Le dépeuplement est considérable : plus de 10 millions de Syriens fuient la guerre. Ils représentent 45% de la population syrienne. À ce jour, la répartition des réfugiés reste inégalitaire. Les pays du Proche-Orient, comme le Liban, l’Irak, la Turquie, la Jordanie et l’Égypte doivent faire face à l’afflux d’environ 4,5 millions de réfugiés. En 2015, l’Allemagne a accueilli 750 000 Syriens tandis que certains pays n’ont offert aucune place d’accueil pour les réfugiés.
On parle notamment des pays du Golfe, dont l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Bahreïn, la Russie, le Japon, Singapour et la Corée du Sud. Pour réguler l’arrivée des réfugiés, le Danemark et la Suède ont instauré des contrôles à leurs frontières. Il est important de rappeler que sur les 10 millions de réfugiés, 51,6% sont des enfants et 15 000 d’entre eux sont séparés de leurs parents et restent non accompagnés.